11 Jul
11Jul

En cette fin d'année scolaire,  les manifestations festives sont nombreuses,  entre les réunions plénières suivies d'un temps convivial,  les pots de départ et la célébration des nouveaux diplômés.


Entre tout ça,  s'insèrent des événements qui visent à valoriser le travail des élèves, des prix en tout genre, l'exposition des créations ou objets manufacturés par des élèves organisés au sein des lycées. 
C'est ainsi que j'ai été la destinataire d’une invitation pour assister à une défilé de chapeaux dans un lycée situé à Lyon. 


Quoique je ne mourais pas d'envie de m'y rendre, la curiosité m'incita à engager ma parole : je me trouvai donc, lundi 30 juin, sous un soleil ardent dans la cour d'un lycée à tenter de percevoir un peu d'air à travers les courants d'air chauds artificiels générés par les mouvements d'éventails énergiques de mes collègues invités.


"Il fait encore plus chaud dans la chapelle", ai-je entendu dire, et c'est à ce moment là que je réalisai le lieu atypique dans lequel aurait lieu la manifestation.  Je dis atypique,  comme j'aurais dit singulier,  pour éviter tout jugement abrupt, quoique je n'en pensasse pas moins. 
Et effectivement, levant les yeux au ciel, j'aperçus des vitraux colorés avant de mettre les pieds dans une pièce,  haute de plafond, avec à l'entrée une scène (initialement le chœur dissimulé par un rideau), encadrée de part et d'autre de statues de la Vierge Marie et d'hommes canonisés. Autour de la pièce,  comme il est courant de voir dans les églises, des photos représentaient les étapes de la Passion du Christ, et enfin, tout au fond, surplombant l'assemblée, une croix sur laquelle un Christ majestueux semblait nous regarder : sans aucun doute, nous nous trouvions bien dans un lieu de culte faisant encore fonction et ayant été grimé pour l'occasion.
Après le discours de la cheffe d'établissement,  la musique se lança et le défilé commença. 
Six élèves montèrent sur scène tour à tour, tels des mannequins promontoires de leur travail. Parmi eux, un jeune garçon filiforme et long, maquillé en prostituée gothique,  singeait des moues plus que suggestives à l'auditoire lorsqu'il posait sur la scène.  Ses tenues inspiraient le scandale,  laissant apparaître sa peau tatouée à de nombreux endroits, le fessier à peine dissimulé par un voile noir et le braquemart remarquablement proéminent sous son linge trop fin.
Installée au fond de la chapelle,  je ne pouvais m'empêcher de me retourner vers le crucifix géant qui se trouvait dos à moi, confuse et honteuse d'assister à ce spectacle. Intérieurement, je demandais pardon à Dieu pour cette infâmie. 
J'étais envahie d'un malaise en ne parvenant pas à identifier clairement sa source : étais je gênée au nom de la décence ou est-ce que ce qui était en train de se produire,  humiliait une partie bien plus profonde de moi?
Je demeurais donc sans réaction directe, observant tristement la scène et applaudissant stupidement comme les autres. 
Ce n'est qu'en rentrant chez moi que je pris conscience de l'insulte qui venait d’être faite au nom de la laïcité et de la tolérance. 
À l'instar de la cérémonie des JO, il a fallu ici encore rappeler que transgresser le sacré, d'autant plus s'il est chrétien, c'est devenu une façon courante d'affirmer la laïcité et son ouverture d'esprit. 
Tous ces petits scandales sont une façon de chier sur ce qu'il y a de plus noble en nous, la spiritualité et le sens du sacré. 
Rien de justifiait de faire ce défilé dans la chapelle,  sinon un besoin impérieux de provoquer ou d'humilier ce qui fit ou ferait encore notre grandeur d'âme.  
Pour ceux qui verraient ici des larmoiements excessifs face à un événement banal, je vous informe que vous êtes malheureusement victime d'une propagande qui cache son visage sous le nom de "tolérance". Il n'y a qu'à envisager cette scène dans une mosquée pour que vous puissiez vous figurer qu'il y existe une géométrie variable pour ́le respect du sacré dans ce pays qui a renoncé à son âme.  



Instruisez vous au delà des shorts video et lisez le Traité sur la tolérance de Voltaire par exemple car vous comprendrez pourquoi l'enfer est pavé de bonnes intentions. 

Bien à vous, 

BB


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