13 May
13May

Aujourd'hui, dans ce billet, je souhaite vous faire part d'un sujet qui vous est familier, que peut-être vous avez déjà intellectualisé. Et si ce n'est pas le cas, je souhaite que ces quelques mots vous permettront de réaliser certaines réalités et d'agir en conséquences.

I - La bouteille de Cristaline 

D'aucuns ont surement eu vent de cette théorie : Une bouteille de Cristaline coûte moins de 50 centimes dans un supermarché. Cette même bouteille peut-être vendue jusqu'à 10 fois plus chère dans un avion. Elle n'en demeure pas moins une même bouteille d'eau minérale, sans propriété spécifique, sans qualité supérieure qu'elle soit vendue ici ou là. La conclusion de cette réalité c'est que la plus-value d'un objet (ou d'un être) peut dépendre uniquement de l'environnement dans lequel il se trouve. C'est l'objet  de cet article.



II - La réputation d'un environnement 

Que vous fréquentiez un environnement dans le cadre de vos études ou de votre travail, celui-là bénéficie forcément d'une réputation, qu'elle soit négative ou positive. Bien qu'une réputation ne puisse tenir à pas grand chose, elle peut constituer un levier pour créer ou maintenir un cercle vertueux, ou un cercle vicieux, dans le cas où elle serait négative. Soyez sûrs qu'une entreprise de restauration rapide style Flunch, Macdo ou encore O'Tacos ne renvoient pas une image positive : le consommateur y est admis sans aucune conditions de revenu ou de classe sociale ; le "Venez comme vous êtes" s'oppose au fameux "Tenue correcte exigée" placardé dans certains établissements de nuit. 


En dépit du greenwash et du service à table mis en place par Macdo en France il y a quelques années, tout le monde sait au fond qu'en entrant dans ce fast-food, il va consommer des produits de qualité douteuse et dont l'apport nutritif sera très faible. Ils savent et pourtant il y vont... Pourquoi? 

Parce que l'esprit humain est assez prompt à avaler des couleuvres tant que cela va dans son sens et ne nécessite pas d'effort ou de remise en question. Il peut de cette façon accepter de demeurer en position de doute : je vais chez Macdo car peut-être que c'est pas tant de la merde que ça. Ce client va se rassurer : Après tout, ils proposent des fruits en dessert. Je n'ai qu'à me prendre une salade... Mais ce dernier sait. Il refuse de regarder la vérité parce que l'illusion lui est plus confortable, et à la manière d'un lecteur qui s'apprête à ouvrir un roman, il accepte de bonne grâce d'être la dupe d'une histoire, le temps d'un déjeuner. Donald Trump, à l'époque où il était ce richissime homme d'affaire, avait participé à la réclame Macdo. Cela faisait rêver un entrepreneur successful qui ramenait dans son Open Space des sacs en papier estampillés d'un M doré. Et pourtant, dans le monde réel, lorsque vous vous êtes rendu dans votre fast-food préféré, qui y avez-vous vu?  Quelle envergure avait ces hommes, ces familles? Et je pense que vous en connaissez la raison : le prix de la bouteille Cristaline. L'argument n°1 de ce type de restauration, c'est l'accessibilité des produits. 

III - La réputation, et ses effets pervers

Il en va de même pour l'école. L'école gratuite située dans un beau quartier aura plus de réussite que l'école gratuite implantée dans un quartier pauvre. Le problème? Sa réputation. Les enseignants ambitieux se garderont bien de s'attarder dans ce genre d'établissement, ce qui génèrera un turn-over excessif et un fonctionnement très instable. 


Car même si on injecte de l'argent, des moyens matériels, des locaux adaptés, du personnel compétent, des classes en petit effectif, un établissement de plouc reste un établissement de plouc dans lequel personne ne veut aller. 

Ceux qui restent n'y restent pas pour les bonnes raisons, croyez mon expérience. Ils restent pour des avantages individuels tels que une meilleure paye, une exigence suffisamment faible qui leur offre la possibilité de fournir le minimum d'effort (déjà j'accepte de travailler ici, faudrait pas trop m'en demander),  ou encore ils restent parce qu'ailleurs, on ne veut pas d'eux. Et qu'on le veuille ou non, cette mentalité de loser est contagieuse au bout d'un certain temps et cette partisanerie du moindre effort se diffuse comme la gangrène.

III - Nous sommes (ou devenons) la moyenne des gens que nous fréquentons

A force de fréquenter chaque jour un lieu majoritairement composé de personnes amères, paresseuses, incompétentes et/ou aigrie, notre vitalité s'essouffle de façon très insidieuse. Au début, nous sommes des lutteurs, nous refusons d'épouser des valeurs auxquelles nou ne croyons pas. Nous sommes hermétiques à toute énergie qui viendrait détruire notre souhait d'aller plus haut. Puis, arrive un jour où nous ne voyons plus la merde dans laquelle nous pataugeons car nous l'avons accepté comme faisant partie de notre norme. 


Nous n'y avons pas consenti, nous nous en contentons. Nos collègues ne nous semblent plus aussi ternes, mais c'est parce que nous nous sommes appliqués à leur donner une forme acceptable. On comprend leur amertume, nous épousons leurs vaines luttes, nous prenons part à leur complainte lancinante qui a son lot de vérité. Notre énergie désormais se mobilise pour exprimer notre mal-être et non plus pour construire un monde meilleur. 

IV - Les dernières alarmes

Mais notre cerveau n'a pas renoncé pour autant à nous faire comprendre que nous vivons dans un mensonge. Puisque nous ne sommes plus enclin à conscientiser ce qui est en train de nous détruire, de nouveaux signaux viennent prendre la relève pour nous alerter. Fatigue chronique, douleurs, accidents et parfois maladie ne viennent jamais par un hasard fortuit. La vie nous donne ainsi l'opportunité de regarder avec les bonnes lunettes notre situation réelle. Ce n'est plus une réclame Macdo avec Donald Trump que nous voyons mais la tristesse affligeante d'une famille de ploucs en surcharge pondérale attablée dans un fast-food. Oui, la réalité fait mal. Mais elle vaut mieux que tous les mensonges que nous nous inventons. 


Il n'est jamais trop tard pour se réveiller et pour prendre nos dispositions pour changer. Regarder le monde tel qui'il est une première étape qui permet d'identifier les points que nous pouvons améliorer dans l'immédiat puis dans le long terme. Dans chaque situation pourrie, il y a quelque chose que vous pouvez changer sur-le-champ, n'attendez pas pour le faire, ce sera le point de départ pour de plus grand projets ensuite.

Bien à vous,

Barbel, pour vous servir






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