03 Dec
03Dec

Des petites perles se succèdent sur le collier devenu sacré : l'objet n'est pas une amulette mais un outil pour consacrer sa prière. 



L'histoire du Rosaire ne se trouve pas dans les Saintes Ecritures mais dans l'usage. Pour autant, il n'est pas à dénigrer puisqu'il a le mérite d'avoir rendu accessible la prière à tous.

Voici la petite histoire : à une époque où les Saintes Ecritures n'étaient qu'accessibles qu'à une certaine élite - parce que lettrée et parce que sachant le latin - le peuple utilisait la répétition d'une prière apprise par coeur en l'accompagnant d'une intention afin de se connecter à Dieu.

Ainsi, pendant que les moines louaient le Seigneur, en citant en Latin les Psaumes qui sont au nombre de 150, les petites gens répétaient l'Ave Maria et le Pater appris depuis leur enfance. 

Le Chapelet (donc l'objet permettant de réciter le Rosaire) vient du mot chapeau : en effet, on couvrait la tête de la statue de la Vierge Marie avec une couronne de dix roses (cela vient expliquer l'origine du mot Rosaire également) lors d'événements religieux. Le nombre dix peut s'expliquer simplement par le fait que ne sachant pas compter, le peuple utilisait les doigts de la main. 

Voici comment est fait un chapelet concrètement :

 Une croix au début, suivi d'une grosse perle, puis de trois petites perles puis d'une autre grosse perle qui mènent à un médaillon pouvant représenter la Vierge Marie (un classique) ou un Saint. Le médaillon  indique en fait à qui nous allons adresser notre intention pour que ce dernier intercède auprès de Dieu. 

Ensuite se trouve une succession de dix petites perles arrêtées par une grosse perle et ce, cinq fois. Pourquoi cinq fois? Parce que dans la prière du Rosaire, nous méditons 5 "mystères" chaque jour, qui correspondent à des moments de la vie du Christ et qui symbolisent des valeurs chrétiennes fortes telles que la Crucifixion, La Pentecôte, la Naissance de Jésus etc... Il y a en tout 20 mystères qui sont regroupés en 4 grandes catégories.

Les Mystères

1) Les Mystères Joyeux qui sont médités le lundi et le samedi dans lesquels on retrouve l'apparition de l'ange Gabriel à Marie, la Visite de Marie à sa cousine, la Naissance de Jésus, la présentation de Jésus au Temple, et Jésus qui enseigne au Temple. Ils racontent en fait l'arrivée de Jésus et son enfance.

2) Les Mystères Lumineux que l'on médite le jeudi. On y retrouve le Baptême de Jésus dans le désert, Les noces de Cana (lorsque Jésus transforme l'eau en vin), le Serment sur la Montagne (le fameux serment des Béatitudes), la transfiguration de Jésus (lorsqu'il devient lumière) et enfin le dernier repas, ce moment il institue l'Eucharistie.  Ces mystères évoquent la période de sa vie où il devient un Maître qui enseigne à ses disciples, par la parole mais aussi par les miracles. 

3) Les Mystères Douloureux que l'on médite le mardi et le vendredi. Dans ces mystères se trouvent l'Agonie de Jésus (ce moment où il sait que sa mort est proche et où il expérimente la peur et la douleur), la Flagellation, le Couronnement d'épines, le Portement de sa croix et enfin sa Crucifixion. Ces mystères relatent la fin de sa vie en tant qu'homme et les souffrances qu'il a éprouvé dans sa chair.

4) Les Mystères Glorieux que l'on médite le mercredi et le dimanche qui se composent de la Résurrection de Jésus, de l'Ascension de Jésus, de La Pentecôte (lorsque l'Esprit Saint vient toucher ses apôtres), de l'Assomption de Marie, et du Couronnement de Marie. Ces mystères parlent de l'après mort, en somme, de la vie éternelle et mettent à l'honneur Marie qui est celle par qui, Dieu a pris chair. Elle est le début et la fin, celle par qui Jésus vint et donc celle par qui l'on passe pour prier Jésus. 

Le Rosaire est effectivement une prière Mariale puisqu'elle commence et se termine par Marie. 

Reste à savoir maintenant comment et pourquoi prier le Rosaire. 

Il faut commencer humblement et sincèrement. Je conseille de prier une dizaine chaque jour. Vous n'êtes pas obligé d'utiliser un chapelet pour prier, il existe des dizainiers dont le format minimaliste donne un aspect plus accessible à cette prière. 


Comment?


Chaque petit cran correspond à un "Je vous salue Marie".

Intro

On commence par le signe de croix. On tient la croix et on récite le "Credo" puis un "Notre Père" puis trois "Je vous salue Marie" puis un "Gloire au Père". Sur le dizainier, on n'a pas bougé, sur le chapelet, nos doigts se trouvent à présent au niveau de la médaille. 

Méditation

On annonce le mystère "Aujourd'hui je médite le mystère de la Pentecôte", on explique le mystère "moment durant lequel les apôtres ont reçu l'Esprit Saint pour pouvoir répandre la parole de Dieu" et on y associe une intention de prière qui est en lien avec ce mystère. "Ainsi Seigneur, par l'intercession de ta sainte mère, je t'offre cette dizaine et te demande d'éclairer ma vie/de discerner une situation/une plus grande piété/ la sagesse nécessaire pour parler de toi/ que la grâce de l'esprit vienne chez un ami... " Les demandes sont nombreuses. 

On récite un "Notre Père" puis on entame 10 "je vous salue Marie" en faisant bouger le dizainier autour du doigt ou en faisant glisser nos doigts sur chaque perle (pour le chapelet)

Closule

A la fin des 10 "Je vous salue Marie", on récite un "Gloire au Père" en faisant un signe de Croix puis la prière de Fatima. Si notre prière est finie et qu'on ne souhaite pas faire une autre dizaine, on finit par un signe de Croix. 

En revanche, si on souhaite poursuivre, nul besoin de reprendre l'introduction. On passe à la méditation suivante. 


Pourquoi?

Comme annoncé dans l'introduction, le Rosaire n'a pas été institué par la Bible mais par les usages.

La prière des humbles

A une époque où parler à Dieu appartenait au Clergé et au lettrés, le peuple vulgaire n'avait pour consolation que des prières apprises par coeur tel que le Pater et l'Ave Maria. Le Rosaire, qu'on le veuille ou non, est donc un moyen de communication avec Dieu pour les humbles. Et c'est bien dans cet esprit que Jésus nous a appris à prier : avec sincérité et humilité.

Une méditation cadrante et accessible

Le Rosaire pose un cadre pour le nouveau priant, pour celui qui ne sait pas vraiment comment s'adresser à Dieu. Ce cadre rassure et aide à se mettre en état de méditation : chaque perle réanime notre intention et accentue notre ferveur.

Pour ceux qui voudraient invoquer Mathieu 6:7 pour critiquer cette pratique qui consiste en effet à répéter des prières connues "En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés." je leur dirais qu'il ne s'agit pas de paroles vaines dans la mesure où ce n'est pas notre intention que l'on répète mais la prière qui rend grâce à Marie et à Dieu. Ce que Jésus condamne ici, c'est ce qui ressemblerait aujourd'hui à la méthode Couet et non la louange que nous offrons à Dieu. 

Une communication plus aisée avec Dieu

Au delà du cadre, le Rosaire, parce qu'il s'accompagne d'un objet, aide le priant à adresser ses intentions : l'objet agit comme une antenne qui avec nos prières, cherchent et trouvent la fréquence pour parler avec Dieu. Le dizainier, le chapelet, un bracelet, une médaille : peu importe l'objet! Il ne s'agit pas d'une amulette mais d'un objet sur lequel nous posons des intentions. Il est une aide, pas un magicien. 

Une prière inspirante

Enfin, les méditations sur les Mystères de la vie de Jésus représentent un support inspirant pour nous aider à réaliser ce qui nous manque dans notre vie de Chrétien et devient un vrai guide pour formuler nos intentions de prières. 


Voilà, j'espère que ce billet vous aura donné envie d'essayer cette façon de prier. 

Bien à vous,

Barbel


Commentaires
* L'e-mail ne sera pas publié sur le site web.